Essai routier
Mise en route:
Après avoir vérifié le niveau des fluides
(carburant, huile, liquide de refroidissement, hydraulique pour les freins
et l'embrayage), la pression des pneus et la tension de la chaîne, on
procède à la mise en route comme suit:
Ne cherchez pas le robinet d'essence, il n'y
en a pas!
Ne cherchez pas la pédale de kick, il n'y en
a pas!
1) Tournez la clé de contact sur ON et
vérifier que le témoin de point mort est allumé
2) Attendre la fin de la mise en pression du
circuit d'injection (léger sifflement de la pompe à essence)
3) A la poignée droite, s'assurer que le
coupe-circuit est en position RUN et que le commutateur d'allumage des
feux est sur OFF
4) Déplacer le levier de starter sur la
poignée droite à fond vers l'avant
5) Débrayer puis actionner le bouton START
6) Laisser le moteur monter en température
avant d'accélérer
Circulation en ville:
Lors des manoeuvres à
l'arrêt, la moto n'est finalement pas si légère (205 kg avec les pleins) et
elle souffre d'un faible rayon de braquage. L'action sur la commande de
frein avant doit être dosée.
Dès qu'on roule, cette
sensation de lourdeur disparaît d'emblée et on se retrouve sur une
machine agile et maniable.
La première vitesse est
enclenchée avec un claquement sec, qui se traduit parfois par un désagréable
calage du moteur à froid, c'est énervant!
Pour y remédier, après la
mise en route et 1 à 2 minutes de mise en température du moteur au point
mort (le temps de faire décoller l'aiguille de l'indicateur de température
d'eau), je prends le soin de rouler avec le starter pendant quelques
centaines de mètres.
En fait, il ne s'agit pas
d'un vrai starter (ou d'un volet d'air classique si vous préférez) car la
moto est pourvue d'une injection électronique.
Le levier agit en fait comme
un accélérateur sur la demi-lune du câble des gaz, ce qui pour effet
d'augmenter légèrement le régime de ralenti.
On s'aperçoit très vite que
le moteur rechigne à tourner bas dans les tours. Ce manque de souplesse à
bas régime est incontestablement le défaut majeur de ce moteur pourvu par
ailleurs d'un formidable tempérament dès lors qu'on affiche un régime
supérieur à 4.000 T/min.
En ville, c'est sans nul
doute un inconvénient majeur qui oblige à jouer du sélecteur si on veut
éviter de désagréables à-coups de transmission.
On trépigne dans les
embouteillages lorsqu'on doit suivre des files de voitures circulant au
ralenti ou en accordéon.
A ce train là, le moteur
chauffe rapidement tout en restant dans la plage normale de température,
mais la moto semble guère apprécier une utilisation strictement urbaine.
Hors agglomération:
C'est là le domaine de
prédilection de la moto !
Sitôt dégagé du flot de
circulation, c'est un vrai bonheur !
La moto répond à la moindre
sollicitation de la poignée des gaz.
La commande de gaz est très
souple et très directe avec une réponse immédiate.
Les vitesses passent très
bien, la sélection est franche et précise et l'étagement de la boîte ne
souffre d'aucun reproche.
Comme on dit: "ça pousse velu
à tous les étages !"
On atteint rapidement des
vitesses prohibées si on ne garde pas la tête froide.
La vitesse de 90 km/h
correspond à un régime de croisière un peu bas, la croisière paisible et
"cool" se situant plutôt autour d'une vitesse indiquée de l'ordre de
110 /120 km/h.
Les dépassements sont un jeu
d'enfant si on prend la peine de choisir le bon rapport et d'afficher un
régime minimum de 5000 T/min au début de la reprise.
La propulsion délivrée par la
moto est alors d'une vigueur à vous couper le souffle et vous passez de
110/120 km/h à plus de 160 km/h en un clin d'oeil dans une envolée lyrique
orchestrée par les silencieux TERMIGNONI quasiment envoûtante.
Les décélérations sont
faciles dès qu'on coupe les gaz aidées par l'effet du frein moteur.
Le moteur produit parfois
quelques détonations à l'échappement lorsqu'on coupe les gaz, ce n'est pas
méchant !
Si le phénomène s'amplifie,
il faut le signaler au mécano et un réglage de l'injection corrige en
général le problème.
En cas d'urgence ou à
l'attaque en conduite sportive, on peut compter sur l'efficacité du
freinage, attention tout de même la moto ne dispose pas de système ABS !
Les vitesses passent bien au
rétrogradage sans à-coup, ni craquement, ni faux point mort ou autres
bizarreries du même acabit si on observe un bon régime au changement de
rapport ( je n'ai pas testé l'utilisation du sélecteur à la volée en
conditions "piste").
Comme sur toute moto
sportive, l'amortissement est bon tant que l'état du revêtement n'est pas
trop dégradé. En revanche, sur les petites routes en mauvais état, les
réactions des suspensions sont vives et les défauts de la route sont
intégralement transmis au fessier et aux lombaires du pilote.
Cela devient vite
inconfortable et on s'empresse de retrouver une chaussée digne de ce nom sur
une départementale ou une nationale mieux entretenue.
Bien qu'adoptant un style
dynamique de pilotage, je ne suis pas un expert de la mise sur l'angle et
par conséquent je n'ai pas réussi à mettre en défaut la tenue de route de la
moto, ni à constater un quelconque défaut d'adhérence sur route sèche.
La position de conduite est
bonne, bien calé sur la selle à dosseret, la pointe des pieds sur les
repose-pieds et les talons en léger appui sur les silencieux.
Le guidon en deux parties est
réglable. Bien que suffisamment relevé pour un confort de conduite en
position assise et droite en ville ou à faible vitesse, il se révèle un peu
haut dès qu'on souhaite s'effacer pour diminuer la prise au vent à haute
vitesse.
Comme toute moto en version "naked"
(entendez par là "décarénée"), la 750 STRIKE devient fatiguante au-delà de
140 km/h en l'absence de protection aérodynamique. De plus, elle se montre
sensible aux rafales et au vent latéral avec de petites réactions dans la
direction qui vous rappellent à l'ordre si la vitesse est excessive.
La consommation reste
raisonnable (comptez environ 6,5 litres au 100 km en usage routier à bonne
allure) et vous autorise une autonomie de 230 km avant que le témoin de la
réserve ne s'allume au tableau de bord. Il vous reste alors 3 litres de
carburant avant la panne sèche, soit un peu plus de 40 km pour ravitailler.
La consommation d'huile est
négligeable. Sur ma moto, le niveau lu sur la jauge n'a pas varié depuis la
dernière vidange effectuée il y a plus de 1.000 km.
(à suivre.....)